« Un Chemin de Croix ivoirien » : quand l’art rencontre la spiritualité

Et si le récit universel du Christ portant sa croix était raconté à travers les regards, les gestes et les textures d’un peuple africain ? C’est le pari de l’artiste numérique David-Josué Oyoua, qui prépare une série visuelle inédite à l’occasion de la Semaine Sainte : « Un Chemin de Croix ivoirien »

Une Passion revisitée par l’esthétique africaine

Dans cette œuvre à la croisée de la photographie dirigée et de la peinture numérique, l’artiste s’empare d’un récit iconique – celui de la Passion du Christ – pour en proposer une relecture ancrée dans la diversité culturelle ivoirienne. Chaque station du Chemin de Croix devient ici un tableau vivant, interprété par des modèles issus de différents peuples de Côte d’Ivoire. 

Tissus traditionnels, accessoires symboliques, décors naturels recréés en postproduction : tout est minutieusement pensé. L’univers visuel rappelle les compositions classiques de la Renaissance, mais avec une esthétique afro-contemporaine.

Un projet artistique, pas dogmatique

« Un Chemin de Croix ivoirien » n’est pas une œuvre religieuse au sens strict, mais une interprétation artistique. En déconstruisant les représentations traditionnelles, David-Josué Oyoua interroge le pouvoir des images, la portée des récits millénaires et leur capacité à parler à toutes les cultures.

C’est un projet inclusif, à la fois hommage et proposition. Il ne cherche pas à imposer une lecture mais à ouvrir un dialogue : entre foi et création, entre héritage chrétien et cosmogonies africaines, entre spiritualité et humanité

Une œuvre ivoirienne profondément universelle

 

Au-delà de la technique – remarquable – c’est la résonance émotionnelle et symbolique de la série qui interpelle. 

La série met en lumière la richesse des ethnies ivoiriennes – Elle rappelle que l’art n’est pas figé dans une époque ou une géographie, mais qu’il est un langage vivant, que chaque culture peut s’approprier et réinventer.

« Un Chemin de Croix ivoirien » est une invitation à voir autrement. À ressentir. À croire, peut-être. Mais surtout à se reconnaître, dans l’épreuve comme dans la lumière.

Enjy Kerekou pour LaNich